Résumé | Les lois qui restreignent l'exploitation minière dans de nombreux centres urbains, l'épuisement des gisements de minerai, la hausse des coûts de la découverte et de la mise en valeur des nouveaux
gisements de minerai ont tous contribué à attirer notre attention sur la possibilité d'utiliser les rebuts minéraux à titre de sources supplémentaires de minéraux bruts. La production annuelle courante de rebuts dans l'industrie minière du Canada est
de l'ordre de 350 millions de tonnes. Cependant, l'industrie n'en utilise qu'une petite quantité en raison de certains facteurs comme l'éloignement des dépôts, leur faible teneur en minerai pur ou à cause du manque d'information concernant leur
nature ou leurs usages éventuels. On s'en sert couramment pour la construction et l'entretien des routes ou comme ballast, comme fondant dans les fonderies et comme matériau de remblayage dans les mines. Les chercheurs de CANMET et ceux d'autres
organismes étudient la possibilité d'utiliser les rebuts à d'autres fins, dont la récupération du métal et des minéraux qu'ils contiennent, la production de béton et d'agrégats destinés au secteur de la construction, la fabrication de briques, de
blocs et d'isolants en laine minérale, ainsi que la préparation d'amendements ou de neutralisants pour les sols. Ce rapport fournit des données de base sur les stériles et les résidus d'établissements de broyage du Québec dont la production annuelle
s'élève à environ 140 millions de tonnes. Les données concernant l'abondance, la minéralogie et les propriétés physiques et chimiques des rebuts de trente-trois mines en exploitation sont disposées en tableaux pour les quatre principaux types de
mine: métaux communs, minerai de fer, métaux précieux et minéraux industriels. Les usages possibles de certains rebuts et la recherche pertinente sont mentionnés. Plusieurs des rebuts d'établissements d'extraction et de traitement des minéraux du
Québec présentent un intérêt particulier. Dans les cantons de l'Est, les rebuts d'amiante contiennent des fibres courtes, du magnésium, du fer, du nickel et du chrome qui pourraient être récupérés et qui peuvent aussi servir à la production de laine
minérale. Les stériles et les rebuts de broyage de la compagnie Hilton Mines Limited (Shawville), qui a été récemment dissoute, ont un potentiel certain: les stériles pourraient servir d'agrégats dans le secteur de la construction et les rebuts de
broyage pourraient être utilisés pour la fabrication, par pressage à sec, de briques de construction. Les déchets de carbonate de calcium naturel de la mine d'oxyde de niobium qui était autrefois exploitée à Oka par la St. Lawrence Columbium and
Metals Corporation Limited peuvent servir de neutralisants dans les sols acides et dans les effluents d'usines. Les rebuts de la Canadian Refractories Limited, de Kilmar, pourraient éventuellement servir de source de magnésie de qualité réfractaire.
Le développement futur d'usages rentables des minéraux résiduels soulève un problème complexe qui nécessitera l'entière collaboration de tous les producteurs et consommateurs éventuels. Même si elles sont difficiles à trouver, les solutions nous
aideront à économiser les ressources minérales non renouvelables du Canada et à réduire la pollution. |