Résumé | Les gisements de type intrusif (pour l'essentiel des gisements de porphyre) sont les plus importantes sources d'approvisionnement en Cu, Mo, W et Sn, en plus d'être des sources appréciables des métaux
suivants : Au, Ag et ÉGP. Dans le monde, ce genre de gisements représente plus de la moitié de la production de Cu et 95 % de Mo. Au Canada, ces gisements composent plus de 40 % de l'approvisionnement en Cu et environ 25 % de la production d'or. Les
gisements porphyriques sont vastes, de teneur faible à moyenne, et la minéralisation se trouve encaissée dans des formations en intrusion et les environs immédiats distincts de grands complexes intrusifs qui ont généralement des antécédents complexes
de mise en place échelonnée sur une longue période. La composition métallogène des gisements connexes de type intrusif est diversifiée, et peut rendre compte de divers contextes tectoniques, les gisements de Cu et de Cu-Mo étant relativement
abondants dans des terrains insulaires et d'arc continental, tandis que les gisements de Mo et de W-Mo sont davantage associés à une extension de la croûte continentale. Ce projet vise à élaborer des critères d'exploration plus efficaces pour
l'identification et l'évaluation de systèmes de minéralisation intrusifs féconds en profondeur. Les études sur les systèmes de Cu-Mo/Au et de W-Mo-Sn permettront de répondre aux questions suivantes : i) Existe-t-il des signes à proximité et à
distance particuliers pour chaque genre de gisement, susceptibles d'identifier ou de signaler la présence de gisements occultes offrant des possibilités économiques? ii) Existe-t-il des indices dans les systèmes d'origine des étapes d'intrusions
fécondes qui établissent que les conditions étaient réunies pour le déclenchement d'un phénomène hydrothermal-magmatique dont l'ampleur et la durée ont été suffisantes pour donner naissance à un important gisement de porphyre? Les halos
d'altération associés aux minéralisations intrusives peuvent être importants. De pair avec les autres caractéristiques de la minéralisation (apparition de filons épithermaux, par exemple), ces halos sont une cible beaucoup plus grande que le corps
minéralisé proprement dit susceptible d'être rentable. Si les bonnes conditions sont réunies, l'altération et d'autres facteurs peuvent servir à signaler la présence des gisements cachés. Par ailleurs, si le minerai est enfoui sous une discordance ou
une limite tectonique ou qu'il est simplement enfoui à une grande profondeur, il faut faire appel à d'autres méthodes d'exploration. Des activités de recherche sont donc prévues pour définir ou perfectionner les méthodes de détection de gisements
intrusifs occultes, notamment par des procédés d'analyse géochimique de la surface, de la biogéochimie, de l'examen de la migration vers la surface de matières volatiles, de la dispersion de minéraux indicateurs, et également par les caractéristiques
géophysiques des gisements intrusifs. Par exemple, l'étude des contextes de dispersion des minéraux indicateurs est une méthode d'exploration du diamant bien établie, qui peut également servir à d'autres systèmes de minéralisations en terrain
glaciaire. Qui plus est, grâce aux empreintes d'élément trace de minéraux, il serait possible de mettre au point des méthodes qui font intervenir des phases plus communes. La région canadienne des Appalaches renferme un vaste réseau d'intrusions
du Silurien et du Dévonien, dont un bon nombre contiennent d'importantes ressources minérales connexes. Dans de nombreux cas, les données des sciences de la terre sur ces systèmes demeurent toutefois pratiquement inconnues. Il n'y a pas eu de
datation adéquate d'un bon nombre d'intrusions et les modèles génétiques globaux ne permettent généralement pas de situer ces gisements dans un épisode tectonique. En élucidant ces paramètres de contrôle du contexte, il est à espérer qu'il sera
possible de prédire l'emplacement vraisemblable de systèmes féconds au plan minéralogique et de mieux baliser ainsi les efforts d'exploration. Au Nouveau-Brunswick, les études seront réalisées en étroite collaboration avec le ministère des Ressources
naturelles du Nouveau- Brunswick et elles viseront tout particulièrement les gisements du mont Pleasant, du ruisseau Sisson, du lac George, de Nashwaak et de Burnt Hill. |