Avec le projet SAND, nous proposons d'utiliser un spectromètre imageur (hyperspectral) satelliporté pour mesurer des variables biogéochimiques/biogéophysiques permettant de déterminer les processus de
dégradation des terres dans les régions semi-arides. Environ un tiers de la surface émergée du globe est couverte de terres arides ou semi?arides. Cela comprend les déserts et leurs marges semi-arides ou subhumides sèches ainsi que les régions
subtropicales de climat méditerranéen. Les écosystèmes semi-arides constituent des ressources importantes pour les systèmes de pâturage ou de production agricoles adaptés. Dans le contexte du changement climatique et de la dynamique de
désertification à l'échelle mondiale, on reconnaît depuis longtemps l'importance de la surveillance systématique de l'état de l'environnement des régions en péril. Ainsi, presque 200 pays ont ratifié la Convention des Nations Unies sur la lutte
contre la désertification. Cette entente souligne le besoin d'évaluer les processus de désertification et de dégradation des terres. L'état des écosystèmes de terres arides dépend en grande partie d'un équilibre fragile entre le sol, la
végétation et les ressources en eau. Les taux de précipitation sont généralement faibles, et les pluies sont irrégulières et de forte intensité. Au fil du temps, les écosystèmes naturels et les pratiques traditionnelles d'utilisation des terres se
sont largement adaptées à ces conditions et assurent donc une utilisation optimale des ressources disponibles. La dégradation des terres arides peut être déclenchée par le changement climatique (planétaire) ou la mauvaise gestion faite par les
humains. Le premier de ces facteurs peut accroître la durée et la fréquence des sécheresses, tandis que le deuxième consiste surtout en de mauvaises pratiques d'utilisation des terres. Les deux facteurs peuvent entraîner des modifications des
propriétés de la surface terrestre, ce qui influe sur le type et la densité de la couverture végétale. La mesure des caractéristiques spectrales des surfaces terrestres permet de détecter à distance bon nombre de ces modifications. Un système de
télédétection à haute résolution spectrale comme celui proposé pour le projet SAND accroîtrait considérablement ces capacités de détection. Dans cette communication, nous présentons un concept de capteur qui mesurerait des variables caractérisant
les surfaces terrestres en offrant une résolution spatiale raisonnable et une très grande résolution spectrale pour une couverture mondiale. Les variables mesurées concerneraient la végétation et les sols : p. ex. chimie du feuillage, teneur en eau,
pourcentages de couvert végétal, composition chimique, teneur en matière organique et données sur la lithologie de cibles choisies. |